Au travail, il est primordial de concilier équilibre, performances et santé mentale. Un ensemble de conditions à respecter pour développer les relations sociales et concilier vie professionnelle et vie personnelle. Améliorer le quotidien des salariés c’est aussi renforcer la qualité de vie en entreprise, créer un environnement propice à l’évolution et au bien-être du personnel. Plus précisément, la QVT englobe différentes solutions visant à éviter le développement des risques psycho-sociaux responsables de burn out, arrêts de travail, isolement… 

Les origines de la qualité de vie au travail 

Le concept de qualité de vie au travail n’est pas nouveau : il provient de nombreuses années de recherches et de débats, notamment sur la place du salarié au travail. C’est en 1972 que le terme est employé pour la première fois lors d’une conférence à New-York. Suite à cela, plusieurs définitions de la QVT émergent, et placent le sujet au cœur de l’intérêt collectif, lié au bien-être et à la santé des individus au travail.  

Qualité de vie et des conditions de travail, ou QVCT : un nouvel acronyme 

Depuis l’accord national interprofessionnel du 9 décembre 2020, la qualité de vie QVT est devenue la QVCT dans le code du travail, entérinée le 2 août 2021 par la loi pour “ renforcer la prévention en santé au travail”. Au-delà d’une évolution de terminologie, l’acronyme vise à réaffirmer la qualité de vie au travail, passant par les conditions et possibilités offertes dans le cadre de son organisation. Cette nouvelle appellation de QVCT permet un discours aux objectifs plus clairs : l’amélioration du bien-être des salariés s’inscrit dans un ensemble d’actions au champ large, auxquelles les individus peuvent participer. 

Une obligation de l’employeur 

La direction doit identifier les risques psychosociaux qui affectent négativement la santé et le bien-être des employés pour prendre des mesures appropriées et contrôler l’impact des risques. Certains employés ne sont que très peu impliqués dans les décisions et supportent de hauts niveaux d’exigences professionnelles : longues heures de travail, pression temporelle, tâches répétitives, monotones, soutien insuffisant, mauvaise gestion du changement organisationnel… un ensemble pouvant entraîner de lourdes conséquences sur le bien-être des salariés. 

Une prise en compte insuffisante des impacts potentiels sur la santé, la sécurité et les performances lors des réductions d’effectifs, l’introduction de nouvelles technologies ou des nouveaux processus de production, ainsi qu’une mauvaise justice organisationnelle, avec des applications incohérentes des politiques et des procédures, un manque d’impartialité dans les décisions, une faible reconnaissance ou récompenses, créent des déséquilibres dans l’entreprise. 

De mauvaises relations sur le lieu de travail engendrent parfois intimidation, agression, harcèlement ou violences sexistes sur le lieu de travail, entre collègues ou superviseurs. De ces conflits naissent des comportement inappropriés, et des conditions environnementales de mauvaise qualité. Protéger la santé des travailleurs à distance, tout en prenant en compte les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle, doit passer par une approche spécifique en fonction des individus, tout en mettant en place une politique inclusive. Pour rester motivés, en bonne santé et contribuer à la croissance économique au travail, les petites entreprises jusqu’aux multinationales ont l’obligation de mettre en place différentes stratégies. 

Des actions à mettre en place 

Avec la pandémie, le passage massif au travail à distance à provoqué une onde de choc dans l’organisation du travail. Le trajet domicile-travail, bien que fatiguant, constituait par exemple une séparation entre vie professionnelle et vie privée qui dissociait ces deux moments de vie. On considère également d’après le Baromètre de la Santé de Malakoff Humanis de 2019, que 23% des salariés et 38% des cadres travaillent de plus en plus souvent chez eux hors horaires de travail. Le comportement sédentaire induit par le télétravail a amené avec lui une recrudescence des troubles psycho-sociaux, entraînant une augmentation des congés maladies. 

Les risques psychosociaux (RPS), facteurs liés à la conception et à la gestion du travail, augmentent le risque de stress et peuvent entraîner des dommages psychologiques ou physiques. Le manque de soutien de la part des superviseurs ou les exigences professionnelles élevées participent notamment à une dégradation de la santé mentale et physique des employés, et les exposent à une combinaison de RPS. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas nécessairement causés par le stress lié à la charge de tâches à effectuer, ils peuvent être spécifiques à l’employé, ou au lieu de travail. D’après une enquête de l’INSEE publiée en 2010, 60% déclarent connaître un ou plusieurs problèmes de santé chroniques comme le “stress et l’anxiété” (30%), des migraines ou des douleurs musculaires et articulaires. 

Environnement et rythme de vie   

Pour prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS), il peut être très positif d’instaurer prévention et proposition d’activité physique et sportive sur le lieu de travail. Une mise en place visant à diminuer les impacts des RPS et à améliorer la qualité de vie et le bien-être des employés, grâce à une meilleure gestion du stress et d’importants bénéfices en termes de santé. Voir notre article sur les avantages du sport en entreprise /link/ 

Se montrer à l’écoute et instaurer un climat de bienveillance et de bien-être collectif améliore la culture d’entreprise, l’implication et la responsabilisation, et s’assure également de la fidélisation du personnel. Une démarche visant à améliorer la qualité de vie au travail va donc définir différents objectifs, mettre en marche un plan d’action et sensibiliser le personnel à différentes problématiques, notamment via l’expérimentation et la communication. La QVT doit se baser sur un équilibre entre les conditions de travail et le sentiment individuellement et collectivement perçues de celles-ci, ainsi que sur la possibilité de s’exprimer et d’agir, et le contenu du travail.  Il s’agit donc d’animer des discussions et réunions motivantes, développer des  projets via le comité d’entreprise, et ainsi proposer un espace de travail davantage adapté aux employés : lutter contre les discriminations, garantir le droit à l’expression individuelle et collective, promouvoir l’égalité homme/femme… Les employés devraient pouvoir se sentir écoutés sincèrement, en ayant l’assurance que leur point de vue est le bienvenu, sans risque de représailles. 

 

Sources 

Anteagroup – psychosocial risks in the workplace

JDN – Qualité de vie au travail : comment et pourquoi la mettre en place 

Malakoff Médéric Humanis – 11ème édition du Baromètre Santé et qualité de vie au travail

INSEE rapport sur la santé au travail 2007