Les principales maladies chroniques

causées par la sédentarité 

Chaque année dans le monde, on estime que le manque d’activité physique cause plus de 3 millions de décès. En France, plus de 30% des adultes n’atteignent pas les recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé). Pourtant, nous sommes souvent loin de nous douter de l’importance des postures au quotidien, surtout au travail. Rester assis sans bouger présente de nombreux effets néfastes pour la santé, qui eux même constituent indirectement l’une des premières causes de maladies évitables. 

On définit la sédentarité comme un temps prolongé en position assise ou allongée correspondant à sept heures en moyenne, pendant le temps d’éveil.  Tandis que notre corps est fait pour le mouvement, notre rythme de vie moderne réduit considérablement les occasions de pratiquer une activité physique régulière. Depuis 2019, les confinements successifs et les conditions de télétravail n’ont fait qu’empirer cette situation d’ores et déjà préoccupante. 

Les méfaits de l’immobilité 

Les articulations, le cœur, le cerveau, le système immunitaire… la sédentarité n’épargne rien. L’immobilité longue crée une réaction en chaîne : les taux de cholestérol et de graisses augmentent, ainsi que notre résistance à l’insuline (l’hormone produite par le pancréas qui régule et maintient la glycémie à des valeurs normales). L’inactivité et la sédentarité favorisent les maladies chroniques et leur aggravation, ainsi que les cancers (cancer du côlon, du poumon). On estime que le facteur de risque de développer un diabète de type 2 augmente de 2,1% à 2,4% par heure passée devant la télévision, en particulier lorsque le sujet est en surpoids. Ces conclusions, publiées par la revue Diabetologia, proviennent d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Pittsburgh, George Washington et d’autres universités américaines, et appellent à modifier la qualité de nos modes de vie pour réduire le comportement sédentaire et ses risques, comme l’obésité. Celle-ci se manifeste par l’accumulation excessive de graisse corporelle, favorisée par un mode de vie sédentaire. L’obésité entraîne dans son sillage des dizaines de maladies : troubles respiratoires, hypertension artérielle, maladies intestinales… Notre cœur est un muscle qui nécessite d’être stimulé, sans quoi les graisses viscérales s’installent et augmentent significativement les maladies cardio-vasculaires comme les risques d’AVC (accident vasculaire cérébral). L’association à des facteurs aggravants comme les excès alimentaires, l’obésité, le tabagisme ou l’hypertension rendent la sédentarité encore plus dangereuse.

Une incidence psychologique

Il existe un lien avéré entre sédentarité et anxiété. Selon une étude de la Iowa State University aux États-Unis, la sédentarité impacte fortement la santé mentale et augmente le risque de dépression. L’étude met en évidence, grâce à un échantillon de 3000 participants provenant de 50 États américains, que les sujets pratiquant du sport fréquemment ( 2 à 5 fois par semaine ) ont connu un sentiment de tristesse et d’anxiété associé au manque de leur activité physique lors des périodes de confinement. Ceux ayant pu reprendre une activité quotidienne normale et sortir de la sédentarité ont vu leur bien-être mental s’améliorer, tandis que ceux restés dans l’inactivité n’ont connu aucune amélioration. Les conclusions sont édifiantes : un manque d’activité physique provoque des états anxieux et dépressifs, ainsi qu’une augmentation des risques de RPS (risques psychosociaux). 

Ergonomie du poste 

Le télétravail et les positions assises se sont démocratisées dans un bon nombre d’entreprises ces dernières années. Le fait de travailler depuis le domicile peut favoriser l’adoption de mauvaises postures et gestes, responsables de douleurs articulaires et musculaires. Mettre en place un environnement de travail sain peut se révéler un véritable enjeu. L’ensemble des éléments pouvant influencer le travailleur dans ses tâches quotidienne doit être considéré, ainsi que la recherche d’un espace calme et organisé favorisant la concentration. Au niveau du maintien de la position, un espace suffisant pour positionner correctement ses jambes et éviter les tensions musculaires est nécessaire. La position du dos doit également être étudiée pour éviter les douleurs chroniques, ainsi que l’espacement entre le corps et l’écran. Un écran éblouissant aura des répercussions néfastes sur la santé : maux de tête, sécheresse visuelle. 

L’environnement visuel participe grandement au confort et à la qualité des conditions de travail. Un éclairage trop faible, trop fort, ou mal réparti contribue à la fatigue oculaire et à la réduction des performances visuelles. À contrario, une luminosité confortable, non éblouissante entretient un confort favorisant le  bien-être. Les lumières naturelles sont toujours à privilégier : elles sont parfaitement adaptées à nos yeux et sont agréables et beaucoup moins fatiguantes pour notre cerveau. Pour reposer nos yeux, on peut les fermer de temps en temps de manière prolongée en se massant les tempes. Les exercices de détente musculaire permettent de reposer les yeux et de les étirer. 

Lutter contre la sédentarité grâce à l’activité physique

L’activité physique joue un rôle primordial dans la prévention et la diminution des complications de la plupart des maladies chroniques. Les douleurs aux genoux, l’âge, la fatigue associée à un rythme de travail trop soutenu, un surpoids important… Ces facteurs peuvent représenter des freins à la pratique d’une activité physique. Il est très important de faire de la prévention et d’encourager le mouvement malgré les éventuelles craintes, en arguant les nombreux effets positifs de l’activité physique. Les disciplines comme le vélo, la nage ou encore le ski de fond, des activités qui sollicitent le système cardiovasculaire sont à prioriser. Le renforcement musculaire, les exercices travaillant la coordination et la souplesse peuvent également être adaptés. 

Le quotidien et les petites habitudes de tous les jours doivent être réenvisagés dans le cas d’un mode de vie sédentaire. Se lever régulièrement, faire des pauses d’une minute toutes les heures, faire passer le temps assis en dessous de 7 heures, prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, venir au travail en vélo, profiter de son temps libre pour se balader… chaque geste compte. D’après la Fédération Française de Cardiologie, marcher une demie heure par jour diminue le risque d’infarctus à hauteur de 20%. 

Sources 

OMS  : La sédentarité, une cause majeure de maladies et d’incapacités

Santé log : Diabetologia sur la sédentarité

Haute autorité de santé : [Témoignage] Consultation médicale d’activité physique et dangers de la sédentarité