Les troubles musculo-squelettiques (TMS) regroupent un ensemble de maladies professionnelles liées à l’appareil locomoteur : muscles, articulations, nerfs… provoquant des douleurs et une gêne fonctionnelle. Ces dernières années, les déclarations de maladies professionnelles liées à des TMS ont fortement augmenté en Europe, constituant un important enjeu de santé publique. Il est primordial de déterminer les facteurs de risques de ces troubles, et d’élaborer en réaction des solutions et des méthodes de prévention spécifiques.

Les causes des troubles musculo-squelettiques

Les TMS rassemblent un ensemble de pathologies dont le dénominateur commun est le suivant : un décalage entre les contraintes appliquées et les capacités physiques. En terme mécanique, les mauvaises postures prolongées et les mouvements répétitifs ont un impact catastrophique sur les articulations, parfois couplé à des facteurs individuels comme l’âge, une pathologie préexistante ou bien un mauvais mode de vie (ex : alcool). La répétitivité des gestes, les efforts excessifs ainsi que l’immobilité induite par les postures prolongées favorisent l’apparition de TMS. Il est par exemple capital d’éviter les positions et les flexions extrêmes du poignet, ou encore les extensions du cou et des épaules. Le manque de lumière ou les environnements de travail aux températures inadaptées peuvent également créer une gêne à l’intensité variable.

En France, les troubles musculo-squelettiques représentent la première cause de maladies professionnelles, et touchent en particulier les épaules, le cou, le poignet, les doigts, le dos et les genoux. Les risques liés aux TMS peuvent parfois nécessiter l’aménagement des normes des postes de travail, ou la réévaluation du rythme de travail. L’entraide et une ambiance positive en entreprise, qui favorisent l’échange et le partage, sont également à prioriser pour éviter l’isolement et la dégradation de la santé physique et mentale des employés. Facteurs organisationnels et psychosociaux entraînent anxiété, fatigue et stress important, qui à leur tour favorisent l’apparition de TMS. De la même façon, les changements d’organisation ou la survenue d’événements personnels peuvent également modifier le rapport au travail et impacter sa gestion. 

Identifier et prévenir les impacts sur les individus et l’entreprise

Les TMS peuvent être à l’origine d’une hausse du turn over et une augmentation de l’absentéisme impactant le fonctionnement de l’entreprise. Dans le pire des cas, les troubles chroniques vécus par l’employé peuvent mener à des arrêts de travail, des consultations répétées ou une perte de l’emploi. 

Pour identifier la cause des troubles, il est nécessaire de rechercher des données sur la santé des salariés et sur l’entreprise en elle-même. Ces informations peuvent permettre de déterminer les situations à risque, et choisir ainsi consciemment les mesures à établir. Des entretiens avec les salariés peuvent être mis en place pour favoriser une communication bienveillante et une meilleure compréhension des problèmes rencontrés.

Un diagnostic médical est parfois nécessaire : une douleur peut en effet témoigner une pathologie insoupçonnée et révéler diverses affections physiques, sans lien direct avec le travail. La recherche de facteurs favorisants va ensuite tenter de déterminer quels éléments ont influés sur l’apparition du trouble. 

Lorsque les causes des troubles musculo-squelettiques ont été identifiées, il s’agit de réfléchir aux dispositifs pouvant être mis en place par l’employé ou le dirigeant d’entreprise. Différentes stratégies peuvent alors être proposées, comme l’adaptation des postes de travail, l’évitement des gestes répétitifs, et la limitation des postures néfastes (incluant une sédentarité inévitable). 

La mise en place du sport en entreprise 

Les TMS, qui représentent selon l’Assurance Maladie 30% des arrêts de travail, constituent un danger pour la productivité de l’entreprise : on estime le coût de l’absentéisme à pas moins de 107 milliards par an en France. Ils sont également parfois à l’origine d’incidents en raison des pertes de capacités physiques. 

Pour maintenir une bonne santé et un bien-être global, il est important que le corps puisse récupérer des heures de travail et de tension, mais aussi bénéficier d’une alimentation et d’une activité adaptées à ses besoins. Le mise à disposition d’une activité sportive, couplée à des mesures organisationnelles, présente un important nombre d’avantages pour l’entreprise et pour les individus.  Pour être correctement accompagnés, les collaborateurs peuvent se voir proposer des exercices ou des étirements en lien avec leurs postes.  Le sport contribue au maintien d’une bonne hygiène de vie, qui limite les TMS. Sa pratique permet de mieux connaître son corps et ses capacités, d’améliorer sa force et son endurance, tout en diminuant efficacement le niveau de stress grâce à la production d’endorphine. Le sport peut également jouer le rôle d’un défouloir ou d’un booster de créativité et d’énergie. 

Le mouvement favorise un système immunitaire efficace, ainsi qu’une meilleure cicatrisation des tissus, en plus d’entretenir les articulations et les os et de diminuer le risque de maladies cardiovasculaires. Une activité physique permet également de lutter efficacement contre les effets de la dépression, du stress et de l’anxiété. Mis en place par l’entreprise sur le temps de travail, le sport présente donc un important nombre d’avantages pour les employés et pour leur qualité de vie. Celle-ci jouant un important rôle dans la productivité et les résultats de l’entreprise, il est nécessaire que la prévention des TMS et des divers problèmes de santé, qu’ils soient psychologiques ou non, soient pris en compte par les dirigeants de l’entreprise. Ceux-ci peuvent mettre en place l’accès à des équipements sportifs, des coach qualifiés, un espace dédié à la pratique de l’activité physique comme une pièce aménagée, ou encore l’accès à une salle de sport ou gymnase partenaire. 

Un plan de communication adapté doit passer par une approche bienveillante et ouverte, adaptée aux besoins des salariés. Selon une étude de l’institut YouGov en 2016, 67% des salariés français souhaiteraient que leur entreprise fournisse des services liés au sport au sein de l’entreprise, quant à ceux pratiquant d’ores et déjà le sport au travail, ils en sont satisfaits à 94% ! 

Sources

INRS – troubles musculosquelettiques (TMS)

Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail 

Rapport annuel de l’assurance maladie